Cela fait 200 jours que Gaspard Glanz est placé sous contrôle judiciaire à la suite d’une garde à vue de 36h en marge de l’évacuation des migrants de la jungle de Calais. Le fondateur de TaranisNews y réalisait la cinquième partie d’un documentaire illustrant sur le long terme la situation des réfugiés dans le nord de la France. Depuis ce jour le ministère de l’interieur se sert de tous les outils à sa dispositions pour entraver son travail et ses déplacements : Contrôle Judiciaire, Fiche S (Sureté de l’État) comme « individu susceptible de se livrer à des actions violentes », arrêté préfectoral d’interdiction de territoire qu’il abroge la veille d’un procès au tribunal administratif, appel du parquet d’un procès pour « injure de presse » sur 12 policiers Rennais perdu par ceux-ci pour prescription, procès pour un fantaisiste « vol de talkie walkie » le 7 juin à Boulogne-sur-Mer …
Nous laisserons la parole à d’autres pour dénoncer ce qu’il faut qualifier de harcèlement contre la Presse et qui n’a qu’un objectif : faire taire. Paralyser économiquement. Détruire ou à minima ralentir l’activité d’un media dont l’audience exponentielle et la multiplication des affaires révélées donnent apparement des sueurs froides à certains services de l’état.
La qualité de journaliste a pourtant été officiellement reconnue à Gaspard Glanz le 2 mai 2017 par le rendu du jugement de Tribunal de Grande Instance de Rennes, celui-ci étant basé sur le droit de la Presse et les lois de la Presse de 1881. C’est donc en application du droit de la presse que le tribunal a reconnu que Gaspard Glanz n’aurait pas du être poursuivi pour prescription dans cette affaire.
Et c’est bien parce que le parquet lui nie cette qualité de journaliste qu’il fait appel de la décision du tribunal et que cette affaire sera rejugée dans les 3 mois au Parlement de Bretagne de Rennes. Pour l’année 2017 et sans compter les pointages au commissariat, le fondateur de TaranisNews aura du répondre à au moins une convocation de la justice par mois et dans 3 villes différentes.
Combien de temps l’omerta sur les atteintes devenues systématiques aux libertés dans notre pays va-t-elle encore durer ? Depuis le début de cet état d’urgence devenu infini et en ce qui concerne simplement les atteintes aux libertés de la Presse : combien de journalistes entravés, placés en garde à vue, blessés ; dont le matériel aura été confisqué ou détruit, en France ? Des dizaines. (Rien qu’ici, ici, là, encore ici, et encore là, ici, ici, ici, là, là, ect…)
Et combien de plûmes devenues fielleusement silencieuses et complices pour mieux satisfaire aux « éléments de languages », à cette ambiance glacée décrétée au nom de « l’unité nationale », celle qui aura surtout réussie à renforcer la surveillance des citoyens et le bâillonnement des voix discordantes à ses excès anti-démocratiques.
Nous sommes encore là.
Mais pour combien de temps ?
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Photo : Jean SEGURA (FumigeneMag)