LE GUD S’AUTO-DISSOUT DANS LE « BASTION SOCIAL » ET VEUT OUVRIR UN BAR ASSOCIATIF À STRASBOURG

Le Groupe Union Défense (plus connu sous l’acronyme GUD) était une organisation étudiante française d’extrême droite réputée pour ses actions violentes dans les années 1970. En perte de vitesse depuis les années 1980, le mouvement avait tenté de faire un retour en 2011 sous le nom d’Union de Défense de la Jeunesse, avec beaucoup de communication sur Internet mais très peu de militants sur le terrain. Ils annoncent sur Facebook leur « mise en sommeil » au profit de « Bastion Social », une organisation crée à Lyon dans un squat d’identitaires expulsé deux semaines après son ouverture au mois de juin, et dans lequel ils souhaitaient mettre en avant les concepts de « préférence nationale » et ce qu’ils appellent la « metapolitique ». En hébergeant des personnes à la rue, mais en les triant sur des critères ethniques, politiques, religieux et/ou sous couvert de préférence nationale.

 

Inspirés par les actions des neofascistes de Casapound en Italie avec qui les militants identitaires lyonnais du « Bastion Social » auraient des liens très serrés, le squat avait finalement été expulsé au mois de juin soit deux semaines après son ouverture. C’est leur président, Steven Bissuel, qui viendra en personne le 9 décembre à Strasbourg inaugurer « L’Arcadia », leur premier bar-associatif qui en plus de se situer dans le centre de la ville, disposerait cette fois d’un Bail en bonne forme. L’annonce a été lancée sur Facebook pour le 9 décembre à 15h, et de nombreuses organisations antiracistes et antifascistes locales prévoient également d’être au rendez-vous.

 

 

La localisation du lieu est pour l’instant gardée secrète, mais le rendez-vous a bien été donné « dans le centre-ville ». Ce qui n’est pas anodin : avec le marché de Noël et ses millions de touristes, la municipalité de Strasbourg organise pour la troisième année consécutive une véritable « mise en forteresse » du centre, cherchant à se prémunir d’un attentat. Contrôles et fouilles systématiques, circulation interdite, ponts fermés… C’est à dire que durant tout le mois de décembre : des centaines de policiers, vigiles, gendarmes et militaires quadrillent un espace dont le moindre accès est systématiquement contrôlé, avec fouilles, par des hommes en armes.

La possibilité d’avoir une manifestation qui prenne une certaine ampleur ou même qui ne se limite qu’à un simple rassemblement pouvant glisser vers des affrontements, en plein milieu de cet espace hyper-surveillé et où la tension est déjà à son comble… ne doit pas vraiment enjailler les forces de sécurités locales, ni la Mairie qui souhaite conserver une image « Magie de Noël » pour les touristes, mais aussi pour les commerçants qui font à cette occasion une bonne partie de leur chiffre d’affaire annuel.

 

 

À Strasbourg le « Bastion Social » s’est aussi trouvé des affinités avec une micro-organisation locale nommée « Cercle Oswald Spengler » en hommage à l’un des premiers compagnons d’Hitler qui participa à la théorisation du nazisme. Son œuvre majeure, Le Déclin de l’Occident, est un ouvrage obligatoire dans la bibliothèque de nombreux militants identitaires.

Ils s’entourent aussi d’une branche locale de la « Dissidence Française », qui visiblement vient surtout en Alsace pour la bonne bouffe, et faire des selfies-badass devant la Cathédrale.

 

La « Dissidence Française » attend visiblement la choucroute dans un restaurant de Strasbourg.

 

Contactés par Rue89Strasbourg un « porte-parole » de L’Arcadia précise : « Nous disposons d’un local en centre-ville de plusieurs pièces et nous allons y installer une salle de projection et un bar associatif. Pour l’instant, nous ne prévoyons pas d’héberger des sans-abris bien que nous aurions la place pour le faire. On a réalisé les travaux et il ne nous reste qu’un peu de mobilier à installer. Le loyer est payé par notre association, dont les recettes sont composées des cotisations d’une vingtaine de membres et tout est en règle. […] Le « bastion social » est un mouvement métapolitique, identitaire, social et fraternel de cohésion nationale. Nous encourageons l’autonomie, la simplicité volontaire, la formation, l’apprentissage, l’artisanat et tous les modes de vie qui permettent à l’homme de reconquérir sa dignité face à la macro-machine de la mondialisation. »

Le conseiller municipal de Strasbourg, Éric Schultz, réagit dans le même article : « À Lyon, ces personnes ont organisé des soupes identitaires, avec du porc donc pour en exclure les Musulmans, ils s’en sont pris à des chantiers de construction de mosquées… Il y a une stratégie d’implantation de cette idéologie à Strasbourg et il ne faut pas laisser passer ça, ne pas faire comme si cette installation était normale. Ils indiquent vouloir créer un lieu recevant du public, qu’ils sachent qu’à partir de 20 personnes, ça demande des autorisations spéciales. On ne les laissera pas faire n’importe quoi. »

 

On a connu des mairies Strasbourgeoises qui se sentaient plus concernées dans la lutte contre les idées racistes… En mars 1997 contre la venue de Jean Marie Le Pen, la ville de Strasbourg a connu l’une des ses plus grandes manifestation depuis la guerre. Et c’était Madame la Maire d’alors et ancienne Eurodéputée Catherine Trautmann, qui était en tête d’un cortège si grand qu’il reste dans la mémoire de nombreux habitants. L‘actuel Maire de Strasbourg, Roland Ries, que l’on voit aussi défiler dans le reportage ci-dessous, ne s’est pas encore exprimé sur le dossier de « L’Arcadia ».

 

 

 


Mise à jour le 8 décembre 2017 • À la veille de l’ouverture du bar, le maire de Strasbourg, Roland Ries, réagit dans les « Dernières Nouvelles d’Alsace » :